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« Mon mari avait besoin d’aide, mais La Poste n’a pas assuré »

Ilma, la femme de Nicolas C., pointe les conditions de travail à La Poste, qu’elle juge responsable du suicide de son mari. Elle dénonce aussi l’attitude du groupe après le drame.

«Notre vie de famille est totalement détruite », souffle Ilma. Son mari, Nicolas C., cadre supérieur au sein du groupe La Poste, a été enterré jeudi dans la plus stricte intimité. Désormais seule avec sa fille de dix-neuf ans, elle accuse : « Son suicide est lié au travail. Quand il est passé d’adjoint à directeur, personne n’a été nommé au poste d’adjoint, il a travaillé avec une équipe réduite tout en ayant une grosse charge de travail. Il avait pourtant dit qu’il avait besoin d’aide. Il était perfectionniste et mettait un point d’honneur à assurer son travail. Lors de ses funérailles, ses collègues, qui l’appréciaient beaucoup, me sont tombés dans les bras. »

Ilma se souvient des premiers signes du burn-out (épuisement professionnel) chez son mari. Il y a un mois, au travail, il avait ressenti une douleur dans la poitrine. « Il préparait un déplacement à Marseille, il avait travaillé sur des slides Powerpoint (infographies destinées aux réunions de cadres dirigeants – NDLR) le week-end. À la dernière minute, son boss lui a demandé de tout reprendre de zéro. Puis quand il a fait son malaise au bureau, personne n’a eu la décence de lui appeler un taxi. La Poste s’est mal comportée. »

Une fois en arrêt maladie, Nicolas C. n’a pas pu faire de coupure avec son travail. D’après sa veuve, tous les jours, « il recevait plein d’e-mails qu’il traitait parce qu’ils étaient urgents. Le jour de sa mort, il avait reçu 50 messages. Son chef l’appelait tous les soirs sur le portable et sur le fixe. Je me suis fâchée avec mon mari à ce sujet. Mais il avait trop de conscience professionnelle ».

Après le suicide, la famille estime que La Poste a tardé à se manifester. Furieux, le frère de Nicolas a adressé la semaine dernière une lettre coup de poing à Jean-Paul Bailly, PDG du groupe (voir ci-contre). Ilma enrage : « Ce n’était pas un inconnu, le PDG ne s’est pas présenté, n’a pas appelé. Suite à un article dans la presse, j’ai fini par recevoir une lettre que je vais transmettre à la police pour l’enquête. Je vois la différence avec mon employeur qui a voulu rentrer de vacances pour me soutenir ! »

La veuve d’origine hollandaise attend que le suicide de son époux soit classé en accident du travail. Et s’en remet maintenant à l’enquête qui a été diligentée. « Pour moi, La Poste n’a pas assuré. Quand le médecin traitant a diagnostiqué un burn-out, aucun DRH, aucun médecin du travail ne l’a pris en charge. »

Même si elle vit « un cauchemar complet », Ilma veut faire de l’épuisement professionnel son combat. « On sait que si les personnes ne sont pas traitées, ça peut déboucher sur des arrêts cardiaques, des AVC ou des suicides, comme les ingénieurs au technocentre Renault de Guyancourt. J’aimerais qu’à La Poste et ailleurs des structures soient mises en place pour mieux protéger les gens. Je veux éviter qu’il y ait d’autres suicides. Je ne veux pas que d’autres enfants perdent leur papa. »

C. R.

Article tiré de l'édition papier de l'Humanité du 13/03/2013 : 

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