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A propos du film : D’une école à l’autre de Pascale Diez

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(Projection organisée par le Front de gauche Paris V à l’espace Saint Michel dimanche 7 avril à 11h. Suivi d’un débat avec la réalisatrice.)

La réalisatrice du documentaire D’une école à l’autre est intervenante en éducation à l’image dans les écoles, les collèges et les lycées. Son film montre la vie de deux classes primaires situées l’une dans le Vè arrondissement, l’autre dans le quartier de Belleville. Pascale Diez ne s’est pas contentée de poser sa caméra dans ces deux classes pour nous faire partager la vie des élèves lorsqu’ils sont à l’école. Elle a, avec la collaboration de deux enseignantes, construit un projet artistique qui allait impliquer les deux classes. C’est parce que le film parle autant du projet artistique que de la vie scolaire, qu’il a une très grande portée politique.

Tout d’abord, on voit les élèves des deux écoles dans leur classe. Puis, on assiste à une première rencontre entre les élèves des deux classes, et enfin on découvre ces enfants en train de travailler avec des chorégraphes au Centre National de la Danse à Pantin. La réalisatrice porte à l’écran les moments d’apprentissages, puis elle donne aux enfants l’opportunité de s’exprimer individuellement. Durant tout le film, on sera face à cette alternance de regard sur le groupe et de regard sur l’enfant, pris en tant que personne. Après l’expérience de la pratique artistique, chaque enfant dira comment il a vécu cela. L’un dira qu’il se sent plus fort, l’autre qu’il se sent moins timide. Ils le disent avec leurs mots à eux. Ce film nous touche car la spontanéité de l’enfant est toujours présente. Ni entravée, ni forcée.

D’une école à l’autre parle de la différence, du manque de mixité sociale mais surtout, il témoigne de l’exigence que la pratique artistique implique. Il montre en quoi la pratique artistique à l’école a une portée sociale et politique. C’est un film qui peut nous aider à réfléchir sur l’école mais encore plus précisément sur la question des rythmes scolaires, sachant qu’avec les nouveaux rythmes scolaires, se pose la question des activités dites périscolaires. Avec les nouveaux rythmes scolaires, il y a le risque que les activités artistiques soient confiées à des personnes non qualifiées. Ce film nous permet de comprendre les dangers de la réforme qui nous est proposée ou du moins les risques de son manque d’ambition.

Pour info, le film a été tourné sur fond propre. Seules «subventions» 200€ du rectorat et 200€ de La Mairie de Paris. Cela en dit long sur les investissements qu’on pourrait attendre pour assurer les dites activités périscolaires. La réalisatrice a envoyé le film à Vincent Peillon qui lui a répondu par une lettre de compliments. Et elle n’a toujours pas de réponse du Ministère de la Culture, suite à une demande de financement pour aider à la diffusion du film.

Durant le débat, un spectateur, enseignant dans le secondaire, a donné une information inquiétante à propos de consignes qui avaient été données aux conseillers d’éducation dans les collèges et lycées, lors du précédent gouvernement. Il fallait concevoir un «SMIC culturel» c'est-à-dire qu’un bagage culturel minimum devait être envisagé pour les élèves des quartiers sensibles. Cette consigne d’un accès à la culture à deux vitesses n’a pas été remise en question par le nouveau ministre.

Le film de Pascale Diaz, lui, témoigne de la capacité qu’ont les enfants de Belleville à s’approprier une pratique artistique exigeante et de haut niveau. Lorsqu’ils sont au Centre National de la Danse, c’est de manière chorale que les enfants des deux classes travaillent. Durant le spectacle qui conclut le travail, on voit comment chaque enfant a pu intégrer au travail collectif, des connaissances d’ordre culturel, qui le constituent en tant que personne. Bagages acquis dans le milieu familial. Au cœur du spectacle, une enfant raconte son histoire en thaïlandais. Ce geste donne à l’enfant étrangère, un statut équivalent à celui de l’élève d’une école du Vè, enfant qui est à l’aise dans le système scolaire, parce qu’il a accès à des objets culturels dès son plus jeune âge. En cela, D’une classe à l’autre est, comme l’a dit une spectatrice, un film réjouissant.

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